Par Gwenaelle Vandendriessche, traductrice chez Right Ink

Right Ink a la chance de compter parmi son équipe une passionnée de nature et d’ornithologie. Dans ce billet, Gwen met toute sa science à profit pour illustrer l’importance de la terminologie, avec un éclairage spécifique sur le nom binominal latin. Une réflexion qui intéressera rédacteurs et traducteurs.

Simples amateurs, ornithos confirmés ou cocheurs, nous sommes de plus en plus à partager un intérêt pour les oiseaux, comme en témoignent les nombreux articles et livres publiés à leur sujet.

Lorsqu’ils souhaitent afficher un certain caractère scientifique, les auteurs de ces publications mentionnent le nom binominal latin qui suit la systématique du célèbre naturaliste suédois, Carl von Linné. Toutefois, de par leur popularité, les espèces d’oiseaux bénéficient toutes de noms vernaculaires et populaires et il n’est pas rare que les auteurs considèrent l’ajout du nom latin comme superflu.

Les noms vernaculaires, source de confusion

Pour les allophones, ces noms d’oiseaux vernaculaires peuvent déstabiliser, voire induire en erreur. En effet, il est peu probable que le francophone associe le nom néerlandais « Wilde Eend » (littéralement, canard sauvage) à cet anatidé très commun dans nos parcs qu’est le Canard colvert.

Par contre, il risque fort de relier le terme « Coal Tit » des Anglais à la Mésange charbonnière, plutôt qu’à la Mésange noire auquel il se rapporte. De même, le francophone pourrait croire que l’anglophone qui utilise le terme « Puffin » lui parle du Puffin des Anglais, alors qu’il s’agit du Macareux moine. Ces exemples, s’ils peuvent nous interpeller, ne doivent pas pour autant nous faire déplorer la diversité des noms, car les noms dans les autres langues peuvent également attirer notre attention sur différentes caractéristiques intéressantes.

« Dis-moi comment tu t’appelles, je te dirai qui tu es »

Si nous regardons l’exemple du Bihoreau gris, un petit héron au plumage gris, nous apprenons de son nom en néerlandais « Kwak », le son qu’il émet et de son nom en anglais « Black-crowned Night Heron », nous tirons la conclusion qu’il a la tête noire et des mœurs essentiellement nocturnes. De même, si nous soulignons une caractéristique physique du Vanneau huppé en français, nous reconnaissons son chant dans le « Kieviet » en néerlandais et nous pourrions relier l’anglais « Lapwing » à sa manière de voler ou sa manière d’éloigner les prédateurs de ses petits en laissant traîner ses ailes tel un oiseau blessé.

Prenons finalement la Sittelle torchepot qui réduit la taille de l’ouverture de la cavité où elle niche avec un torchis, qui grimpe et descend le long des troncs d’arbre comme le sous-entend son nom « Boomklever » en néerlandais (littéralement, celui qui colle à l’arbre) et qui se nourrit de noix qu’elle ouvre en les coinçant dans des anfractuosités du tronc comme l’indique son nom « Nuthatch » en anglais.

Ces exemples nous prouvent que même si la vérification du nom binominal latin est incontournable pour assurer l’exactitude scientifique de la traduction, la diversité des noms vernaculaires est une réelle richesse, dont il serait dommage de se priver.

L’importance de la terminologie

De façon plus générale, l’équipe de Right Ink est consciente des spécificités des textes scientifiques et dispose des outils et des compétences nécessaires pour traduire ce genre de documents à la terminologie spécialisée. Vous l’aurez compris, pour traduire des textes scientifiques, qu’ils parlent d’oiseaux ou d’un autre sujet, il ne suffit pas d’avoir une bonne… plume.

 

Pour aller plus loin

Les espèces dans le monde : https://www.worldbirdnames.org/new/

Les espèces en Belgique : observations.be

Glossaire des noms d’oiseaux anglais-français : https://www.oiseaux.net/birds/europe.html